18 août 2008
Bob Dylan - Like a Don Quichotte, Saratoga Music Festival - 17-08-2008

Saratoga Springs, NY Saratoga Music Festival – 17-08-2008 Bob Dylan – Like a Don Quichotte
Nous avions eu une excellente journée toute faite de musique: Gillian Welch, & Raul Malo, Steve Earle, Conor Oberst & The Mystic Valley Band, The Swell Season, The Levon Helm Band. Et puis, Dylan est arrivé. Je me suis bien demandée comment il ferait après la grandiose prestation du groupe de Levon Helm qui aurait pu être la finale de la journée. J’étais là depuis 2 heures p.m.; il était maintenant près de 10 heures p.m. Le merveilleux chanteur français Hugues Aufray, qui m’a fait entendre pour la première fois, en français, les mots de Dylan, y était aussi.
Dès les premières notes de musique, la nuit dernière à Saratoga, j’ai tout compris. Ça serait quelque chose qui ressemblerait à un combat extrême. Dylan et son groupe avaient décidé de bien achever la soirée avec l’énergie rock d’un groupe au meilleur de sa forme. Il avait décidé que c’était dans un acte de créativité qu’il nous amenait ce soir; il nous a habitué à ça depuis toujours mais là, il s’est bien amusé en nous entraînant encore plus profondément hors des chemins connus, dans des zones où le plaisir d’être un artiste et un musicien prennent tout son sens. Et malheur aux nostalgiques.
Je me suis réveillée ce matin en pensant au grand peintre Jean-Paul Riopelle* qui n’avait de cesse d’inventer de nouvelles manières de faire son travail et qui, malgré tout nous rappelait qu’en peinture, si on est bon, on fait, pour l’art, un pas, peut-être deux. Je comprends que les grands artistes puissent ressentir les choses de cette manière. J’ai ressenti ça hier soir; c’était d’une grande beauté de contempler l’artiste Dylan se réinventer, se concentrant sur l’ouvrage à faire et de belle façon, avec générosité. Sa générosité étant que nous pouvions être là, présents, au banquet qu’il nous avait préparé.
Et puis il nous a fait When the deal goes down tiré de Modern Times:
III
The moon gives light and shines by night
And I scarcely feel the glow
We learn to live and then we forgive
O'r the road we're bound to go
More frailer than the flowers, these precious hours
That keep us so tightly bound
You come to my eyes like a vision from the skies
And I'll be with you when the deal goes down
III
La lune offre sa lumière et brille la nuit
Et je sens à peine son éclat
Nous apprenons à vivre puis nous oublions
Sur la route nous sommes destinés à partir
Plus frêles que les fleurs, ces heures précieuses
Qui nous gardent liés si forts
Tu es apparue à mes yeux telle une vision des cieux
Et je serai avec toi quand la donne se fera
IV
Well I picked up a rose and it poked through my clothes
I followed the winding stream
I heard the deafening noise, I felt transient joys
I know they're not what they seem
In this earthly domain, full of disappointment and pain
You'll never see me frown
I owe my heart to you, and that's sayin' it true
And I'll be with you when the deal goes down
IV
J'ai cueilli une rose et elle a troué mes habits
J'ai suivi le courant sinueux
J'ai entendu le bruit assourdissant, j'ai senti des joies passagères
Je sais que leur apparence est trompeuse
En ce domaine terrestre, plein de déception et de douleur
Jamais tu ne me verras renfrogné
Je te dois mon coeur, et c'est parler vrai
Et je serai avec toi quand la donne se fera
Et puis, les lumières de la scène plongées sur l’artiste se sont retournées vers les gens, comme pour les caresser.
· Jean-Paul Riopelle - En 1992, affecté par la mort de sa compagne — la peintre américaine Joan Mitchell qu’il a rencontrée en 1955 —, il réalise l’une de ses œuvres majeures, Hommage à Rosa Luxemburg ; considérée comme le testament artistique du peintre, cette immense fresque de trente tableaux peinte à la bombe aérosol est aujourd’hui exposée au musée du Québec, à Québec.

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