lundi 3 août 2009

Octobre 2008

…A real person



Tableau, Job by Chagall

I like the new picture which opens the site bobdylan news now.
It’s represents the real man and I love this authenticity.

http://www.bobdylan.com/#/news


6 octobre 2008



This too is Happiness… it’s been confirmed! I've got my seat for the show this November in Montreal!
I had read messages of this kind last week. Now I understand the excitement and joy of knowing that one will be there.
I’d like to understand why we get these intense feelings. In this gathering, there will be all manner of people in the audience and on the stage. What is it then?
I think that the artist and his creation, his performance, his way of doing things, and what the artist himself represents to us, can combine to take on a meaning that is beyond our comprehension. He and we, he and I, there are many levels.
There is the magic of an actual presence and of time that has frozen. There is the obligation to maintain our attention to this presence and to the moment in which we have placed ourselves. All the while, we are aware the moment is fleeting.
To live that moment as it happens, to hear the words, to let them in and make them ours. This is not passive; it is a gesture towards life, a gesture that binds us.
And then the music! A music that is inventing itself, expressed directly without being filtered.
And then the voices, ours by those vibrations that invade the space, then the voice of the man in front, who uses it to ask questions or give answers. And cries and laughs, and says thank you.
This too is happiness. People gathered in one place, beings very much alive who choose to be, at once, side by side and facing each other to tell all.

LE BONHEUR, C'EST AUSSI ÇA...

Le bonheur, c'est aussi ça..c'est confirmé, j'aurai ma place pour le spectacle de novembre à Montréal.

J'avais lu des messages de ce genre la semaine dernière; je comprends plus maintenant la fébrilité, le bonheur de savoir qu'on y sera.

Je voudrais bien comprendre le pourquoi de cette exhaltation. Il y aura de tout dans tout ce monde qui se rassemblera, il y aura de tout sur la scène aussi. Il s'agit de quoi alors?

Je pense que l'artiste et sa création, ses performances, ce que le créateur lui-même représente peut prendre un sens qui nous dépasse, lui et nous, lui et je. À plusieurs niveaux.

Il y a la magie de la présence réelle et du temps qui se fige, l'obligation de s'en tenir à cette présence et au temps dans lequel on s'est placé et cette conscience de l'éphémère.

Vivre ça, au moment où ça se passe, entendre les mots, décider de les recevoir et de les faire sien. Ça n'est pas passif, c'est un geste vers la vie, un geste qui nous lie.

Et puis la musique, une musique qui s'invente, qui se dit directement, sans filtre.

Et puis les voix, la nôtre par ces vibrations qui envahissent l'espace, puis celle de l'homme en face qui s'en sert et donne des réponses, pose des questions. Et pleure, et rit, et dit merci.

Le bonheur, c'est aussi ça, du monde présent dans le même temps, des êtres bien vivants qui choisissent à la fois d'être côte-à-côte et de se faire face pour tout se dire.

Le bonheur, c'est aussi ça..c'est confirmé, j'aurai ma place pour le spectacle de novembre à Montréal.

J'avais lu des messages de ce genre la semaine dernière; je comprends plus maintenant la fébrilité, le bonheur de savoir qu'on y sera.

Je voudrais bien comprendre le pourquoi de cette exhaltation. Il y aura de tout dans tout ce monde qui se rassemblera, il y aura de tout sur la scène aussi. Il s'agit de quoi alors?

Je pense que l'artiste et sa création, ses performances, ce que le créateur lui-même représente peut prendre un sens qui nous dépasse, lui et nous, lui et je. À plusieurs niveaux.

Il y a la magie de la présence réelle et du temps qui se fige, l'obligation de s'en tenir à cette présence et au temps dans lequel on s'est placé et cette conscience de l'éphémère.

Vivre ça, au moment où ça se passe, entendre les mots, décider de les recevoir et de les faire sien. Ça n'est pas passif, c'est un geste vers la vie, un geste qui nous lie.

Et puis la musique, une musique qui s'invente, qui se dit directement, sans filtre.

Et puis les voix, la nôtre par ces vibrations qui envahissent l'espace, puis celle de l'homme en face qui s'en sert et donne des réponses, pose des questions. Et pleure, et rit, et dit merci.

Le bonheur, c'est aussi ça, du monde présent dans le même temps, des êtres bien vivants qui choisissent à la fois d'être côte-à-côte et de se faire face pour tout se dire.

26 septembre 2008

The Shofar – When the ship comes in, 1964

THE SHOFAR
This is a religious Jew blowing the shofar (ram's horn) on the Jewish High Holidays (Rosh Hashana and Yom Kippur).
The shofar is a natural wind instrument, one of the oldest known to the world. In earliest times the shofar was used by Jews as a musical instrument. Its most important uses described in the Bible were to intimidate the enemy, to declare war, and to call the populace to assembly. According to one tradition, on the first day of Elul, a month before Rosh Hashana, Moses climbed to the top of Mount Sinai to receive the Ten Commandments for the second time. He blew the shofar as a reminder to his fellow Jews not to sin, not to build another Golden Calf (as they had when Moses received the first set of the Ten Commandments on the mountaintop). From that time on, the shofar, which until then had been blown only on the first day of Elul, was blown each day for the entire month of Elul (the month of the Shofar) to remind everyone that the Days of Awe are approaching and that they must take stock of their lives and improve their conduct. (The Jerusalem Artists’ Cooperative)

ROSH HASHANA September 30, October 1, 2008

Rosh Hashanah .. is a Jewish holiday commonly referred to as the "Jewish New Year.".. Rosh Hashanah is the first of the High Holidays, .. the most solemn days of the Jewish year, which conclude with the holiday of Yom Kippur. Rosh Hashanah is the start of the civil year in the Hebrew calendar (one of four "new year" observances that define various legal "years" for different purposes). It is the new year for people, animals, and legal contracts. ..Rosh Hashanah commemorates the creation of man whereas five days earlier, on 25 of Elul, marks the first day of creation.

Rosh Hashanah is observed as a day of rest and the activities prohibited on Shabbat are also prohibited on Rosh Hashanah. Rosh Hashanah is characterized by the blowing of the shofar, a trumpet made from a ram's horn, intended to awaken the listener from his or her "slumber" and alert them to the coming judgment. ..The traditional Hebrew greeting on Rosh Hashanah is "shana tova", (pronounced [ˈʃanaˈtova]) for "a good year," or "shana tova umetukah" for "a good and sweet year."

ROSH HASHANA 30 septembre, 1er octobre 2008
ARoch Hashana (littéralement Tête de l'année) célèbre l'anniversaire de la création et plus précisément de la création de l'homme. Roch Hashana est aussi le jour du jugement de Dieu. Elle conduit aux 10 jours de pénitence qui précèdent la fête de Yom Kippour.
Le shofar est utilisé, dans la tradition juive, lors des fêtes de Rosh Hashana et de Yom Kippour... Cet instrument, le seul que les juifs aient conservé depuis l'Antiquité, est destiné à annoncer la fin du jeûne dans chaque synagogue. (wikipedia)

When the ship Comes in (live)
http://www.youtube.com/watch?v=z-zWsaPqQxw

When The Ship Comes In
ALBUM : "THE TIMES THEY ARE A-CHANGING". - 1964

When The Ship Comes In
I
Oh the time will come up
When the winds will stop
And the breeze will cease to be breathin'.
Like the stillness in the wind
'Fore the hurricane begins,
The hour when the ship comes in.

I
Oh le temps viendra,
Quand les vents s'arrêteront
Et que la brise cessera de souffler.
Comme le vent se calme
Avant l'arrivée de l'ouragan,
A l'heure où le bateau viendra.

II
Oh the seas will split
And the ship will hit
And the sands on the shoreline will be shaking.
Then the tide will sound
And the wind will pound
And the morning will be breaking.

II
Oh les mers s'écarteront,
Le navire fendra l'eau,
Et les sables du littoral s'envoleront.
Alors la marée hurlera
Le vent tourbillonnera
Et le matin éclatera .

III
Oh the fishes will laugh
As they swim out of the path
And the seagulls they'll be smiling.
And the rocks on the sand
Will proudly stand,
The hour that the ship comes in.

III
Oh les poissons riront,
Comme s'ils nageaient à contre-courant
Et les mouettes souriront.
Et les rochers sur le sable
Résisteront fièrement,
A l'heure où le bateau viendra.

IV
And the words that are used
For to get the ship confused
Will not be understood as they're spoken.
For the chains of the sea
Will have busted in the night
And will be buried at the bottom of the ocean.

IV
Et les mots qui sont employés
Pour faire le nord aux navires
Ne seront plus compris si on les dit.
Car les chaînes de la mer
Se seront cassées dans la nuit
Et seront enterrées au fond de l'océan.

V
A song will lift
As the mainsail shifts
And the boat drifts on to the shoreline.
And the sun will respect
Every face on the deck,
The hour that the ship comes in.

V
Une chanson se lèvera
Par-delà la grand-voile déployée
Et le bateau dérivera sur le littoral.
Et le soleil respectera
Chaque visage sur le pont,
A l'heure où le bateau viendra.

VI
Then the sands will roll
Out a carpet of gold
For your weary toes to be a-touchin'.
And the ship's wise men
Will remind you once again
That the whole wide world is watchin'.

VI
Alors les sables rouleront
Formant un tapis d'or
Pour reposer vos pieds fatigués.
Et les hommes sages du bateau
Vous rappelleront une fois encore
Que le monde entier vous observe.

VIII
Oh the foes will rise
With the sleep still in their eyes
And they'll jerk from their beds and think they're dreamin'.
But they'll pinch themselves and squeal
And know that it's for real,
The hour when the ship comes in.

VII
Oh les ennemis se réveilleront
Les yeux encore pleins de sommeil.
Ils sauteront du lit en croyant rêver.
Mais ils se pinceront et hurleront
Et comprendront que c'est pour de vrai,
A l'heure où le bateau viendra.

VIII
Then they'll raise their hands,
Sayin' we'll meet all your demands,
But we'll shout from the bow your days are numbered.
And like Pharaoh's tribe,
They'll be drowned in the tide,
And like Goliath, they'll be conquered.

VIII
Alors ils tendront les mains,
En promettant de satisfaire toutes vos demandes,
Mais nous leur crierons de la proue vos jours sont comptés.
Et comme la tribu de Pharaon,
Ils seront noyés par le flux,
Et comme Goliath, ils seront vaincus.

21 septembre 2008

..at Cincinnati’s Taft Theatre, October 16, 2007 …”Ain’t Talkin”



In the Presence of Don Quixote
Tim Lucas
Video watchBlog
October 16, 2007

Last night's Bob Dylan show at Cincinnati's Taft Theatre (where I saw electric Hot Tuna in 1972, Iggy Pop and David Bowie in 1977, and King Crimson's double trio in 1995) might be the finest concert I've seen in my admittedly spotty life as a concert-goer.

…
Though a more deliberately paced number, "Ain't Talkin'" -- a song with an alternately poignant and lacerating lyric -- was developed by the band as an absorbing groove that was at once a Sisyphusian parallel to the lyric and also, as with all the best groove songs, seemed to cut deeper and sweeter with each repetition. I remember looking through the binoculars at Dylan during this performance, seeing one of the most famous profiles in contemporary history looming over his keyboard while half-singing/half-speaking the lines "All my loyal and much trusted companions / They approve of me and share my code / I practice a faith that's been long abandoned / Ain't no altars on this long and lonesome road." At that moment, I felt that I was looking at the Don Quixote of Rock & Roll, and then I got the even stronger feeling that he just might be the real Don Quixote, too -- or at least the living man Cervantes knew, the inspiration for his immortal creation -- determined to walk that road to the end of his days, telling the capital T truth to every cockeyed windmill town on the map. And when he sang the chorus "Ain't talkin', just walkin' / Eatin' hog eyed grease in a hog eyed town / Heart burnin', still yearnin' / Someday you'll be glad to have me around," I felt every heart in the theater pour open. I know mine did.

Tim Lucas
Video watchBlog
October 16, 2007

http://www.youtube.com/watch?v=aAdjmJn-qx8
Ain't Talkin' , Poland 2008

Ain’t Talkin’
ALBUM : "MODERN TIMES" - 2006

Ain’t Talkin’
I
As I walked out tonight in the mystic garden
The wounded flowers were dangling from the vine
I was passin’ by yon cool crystal fountain
Someone hit me from behind.

I
Comme je marchais ce soir dans le jardin mystique
Les fleurs blessées pendaient de la vigne
Je venais de passer cette fraîche fontaine de cristal
Quelqu'un me frappa par derrière.

II
Ain’t talkin’, just a-walkin’
Through this weary world of woe
Heart burnin’, still yearnin’
No one on earth would ever know.

II
J'parle pas j'marche, c'est tout,
Dans ce monde las de malheur
Mon coeur brûle, il désire encore
Personne sur cette terre ne le devinerait.

III
They say prayer has the power to heal, so pray for me, mother
In the human heart, an evil spirit will dwell
I am a-tryin’ to love my neighbor and do good unto others
But oh mother things ain’t goin’ well

III
On dit que la prière a le pouvoir de guérir, alors prie pour moi, mère
Dans le coeur de l'homme, un esprit malin demeure
J'essaie d'aimer mon prochain et de faire du bien à chacun
Mais, oh mère, ça ne va pas bien

IV
Ain’t talkin’, just walkin’
I’ll burn that bridge before you can cross.
Heart burnin’, still yearnin’
There’ll be no mercy for you once you’ve lost.

IV
J'parle pas j'marche, c'est tout,
Je brûlerai ce pont avant que tu le traverses
Mon coeur brûle, il désire encore
Il n'y aura pas de pitié pour toi dès que tu auras perdu.

V
Now I’m all worn down by weeping
My eyes are filled with tears, my lips are dry
If I catch my opponents ever sleeping,
I’ll just slaughter them where they lie.

V
Maintenant je suis épuisé d'avoir pleuré
Mes yeux sont remplis de larmes, mes lèvres sèches
Si jamais je trouve mes rivaux endormis
Je les massacrerai sur leur couche.

VI
Ain’t talkin’, just walkin’
Through the world mysterious and vague
Heart burnin’, still yearnin’
Walking through the cities of the plague.

VI
J'parle pas j'marche, c'est tout,
Par le monde mystérieux et vague
Mon coeur brûle, il désire encore
Je traverse les cités de la peste.

VII
Well, the whole world is filled with speculation
The whole wide world which people say is round
They will tear your mind away from contemplation
They will jump on your misfortune when you’re down

VII
Oui, la terre entière est pleine de spéculation
La terre entière que les gens disent ronde
Ils arracheront ton esprit de la méditation
Ils profiteront de ton infortune quand tu iras mal

VIII
Ain’t talkin’, just walkin’
Eatin’ hog-eyed peas in a hog-eyed town.
Heart burnin’, still yearnin’
Some day you’ll be glad to have me around.

VIII
J'parle pas j'marche, c'est tout,
Je mange des pois aux yeux de porc dans une ville aux yeux de porc
Mon coeur brûle, il désire encore
Un jour tu seras content de me trouver.

IX
They will crush you with wealth and power
Every waking moment you could crack
I’ll make the most of one last extra hour
I’ll avenge my father’s death when I step back.

IX
Ils t'écraseront de leur fortune et leur pouvoir
A chaque moment d'éveil tu pourrais craquer
Je tirerai profit de toute heure de plus
Je vengerai la mort de mon père quand je ferai un pas en arrière.

X
Ain’t talkin’, just walkin’
Hand me down my walkin’ cane.
Heart burnin’, still yearnin’
Got to get you out of my miserable brain.

X
J'parle pas j'marche, c'est tout,
Donne-moi ma canne de marche
Mon coeur brûle, il désire encore
Faut que je te chasse de ma misérable cervelle.

XI
All my loyal and my much-loved companions
They approve of me and share my code
I practice a faith that’s been a long abandoned
Ain’t no altars on this long and lonesome road.

XI
Tous mes compagnons loyaux et bien-aimés
Ils approuvent mes gestes et partagent mon éthique
Je pratique une foi qui a été abandonnée depuis longtemps
Pas d'autels sur cette route longue et solitaire.

XII
Ain’t talkin’, just walkin’
My mule is sick, my horse is blind.
Heart burnin’, still yearnin’
Thinkin’ ‘bout that girl I left behind.

XII
J'parle pas j'marche, c'est tout,
Mon mulet est malade, mon cheval ne voit plus
Mon coeur brûle, il désire encore
Je pense à la fille que j'ai laissée là-bas.

XIII
Well, it’s bright in the heavens and the wheels are flyin’
Fame and honor never seem to fade
The fire gone out but the light is never dyin’
Who says I can’t get heavenly aid?

XIII
Oui, les cieux sont éclatants et les roues s'envolent
La renommée et les honneurs ne semblent jamais disparaître
Le feu s'est éteint mais la lumière ne meurt jamais
Qui dit que je ne peux obtenir d'aide céleste ?

XIV
Ain’t talkin’, just walkin’
Carryin’ a dead man’s seal.
Heart burnin’, still yearnin’
Walkin’ with a toothache in my heel.

XIV
J'parle pas j'marche, c'est tout,
Je porte le sceau d'un homme mort
Mon coeur brûle, il désire encore
Je marche avec une rage de dents au talon.

XV
The suffering is unending
Every nook and cranny has its tears
I’m not playing, I’m not pretending
I’m not nursing any superfluous fears

XV
La souffrance ne cesse pas
En chaque coin et recoin des larmes
Je ne joue pas, je ne fais pas semblant
Je n'entretiens aucune peur inutile

XVI
Ain’t talkin’, just walkin’
Walkin’ ever since the other night.
Heart burnin’, still yearnin’
Walkin’ ‘til I’m clean out of sight.

XVI
J'parle pas j'marche, c'est tout,
Je marche toujours depuis l'autre nuit
Mon coeur brûle, il désire encore
Je marcherai jusqu'à être hors de vue.

XVII
As I walked out in the mystic garden
On a hot summer day, a hot summer lawn
Excuse me, ma’am, I beg your pardon
There’s no one here, the gardener is gone

XVII
Comme je marchais ce soir dans le jardin mystique
Par une chaude nuit d'été, sur une pelouse brûlante
Pardon madame, je vous demande pardon
Personne ici, le jardinier est parti

XVIII
Ain’t talkin’, just walkin’
Up the road, around the bend.
Heart burnin’, still yearnin’
In the last outback at the world’s end.

XVIII
J'parle pas j'marche, c'est tout,
Je monte la route, je tourne le virage.
Mon coeur brûle, il désire encore
Au fond de l'arrière-pays du bout du monde.

http://www.bobdylan-fr.com

21 septembre 2008

Quichotte et les invincibles – Erri De Luca





Spectacle d’une grande nécessité offert à Montréal en ce début de septembre. À ne pas manquer s’il se présente à votre porte, il rend heureux et nourrit les assoiffés. Le poète italien Erri De Luca en est le maître de jeu. Dès qu’il prend la parole, sans qu’il n’y paraisse, sa présence envoûte par le ton, les mots et l’allure tout en réserve. C’est le ton de la conversation, les mots de la vie, l’allure qu’on prend quand on se retrouve entre amis. Et il y a ce bel accent et ce texte italien qui nous est donné ici en français, comme un cadeau.
On y raconte, chante et met en musique des histoires d’amour, de guerre et de captivité écrites par Erri De Luca avec des textes de Berthold Brecht, Nazim Hikmet, Izet Sarajlic, Giuseppe Ungaretti, Boris Vian et Miguel Cervantès.

Et l’on se retrouve dans un lieu, la scène et sa table, le vin que l’on partage, la lumière et la musique qui sont autant de personnages. Pour y représenter la vie de tous ces Don Quichotte obstinés qui résistent et qu’on ne peut “casser”, défaire malgré les échecs et tous les obstacles rencontrés. Éloignés des indifférences, collés à leur essence d’homme, leur victoire, c’est de continuer à se battre. Magnifique de simplicité et de profondeur.

http://viewmorepics.myspace.com/index.cfm?fuseaction=viewImage&friendID=...

http://www.youtube.com/watch?v=bbTNP5SVeDE


Preghiera in gennaio - Chisciotte e gli invincibili


17 septembre 2008

http://www.youtube.com/watch?v=neazIF9vDIU

La bohème – Charles Aznavour (English Subtitles)

http://www.youtube.com/watch?v=ydIIw2ov_kM

My yyddishe Momme – Marc Chagall (Music and Painting)

http://www.youtube.com/watch?v=0bLWDbgZdfA

Yiddish Mama – Charles Aznavour

http://www.youtube.com/watch?v=-vIACk9tgRs

My yiddishe Mama by Leo Fuld (Rare Extra Oriental Version)

http://www.youtube.com/watch?v=Tz96OZDBqKw

My yiddishe tate clarinet – Yaacov Shapiro


18 septembre 2008

Bob Dylan de retour à Montréal en novembre



Tableau: Edward Hopper

Bob Dylan de retour à Montréal
Alain De Repentigny
La Presse
Alors que d’autres artistes plus jeunes et au CV moins impressionnant se la coulent douce, à 67 ans, Bob Dylan est continuellement sur la route. En mai dernier, il a visité les provinces maritimes où on ne l’avait pas vu depuis des lunes. Il y a même croisé Leonard Cohen qui allait chanter quelques jours plus tard à Saguenay.

On nous dit que monsieur Dylan a beaucoup apprécié ses concerts dans l’est canadien, que produisait justement le Groupe Spectacles Gillett. Ceci explique-t-il cela? Peu importe, l’insaisissable monsieur Zimmerman, on le prend quand il passe, le plus souvent possible.

Rien que cette année, Dylan a chanté aux États-Unis, au Mexique, en Amérique du Sud, dans les Maritimes bien sûr, un peu partout en Europe et encore aux États-Unis, pas plus tard que la semaine dernière. Il a été question d’une tournée asiatique en novembre, qui n’aura pas lieu. D’où ce concert à Montréal.

Son groupe de musiciens n’a pas changé depuis qu’on l’a vu au Festival de jazz, ce qui a tout d’une bonne nouvelle. La présence des Tony Garnier (bassiste), George Recile (batteur), Stu Kimball (guitariste rythmique), Denny Freeman (guitariste lead) et du multi-instrumentiste Donnie Herron est un gage de qualité. Dylan, on l’a dit et répété, est une drôle de bibitte: il refuse qu’on le photographie sur scène et n’est jamais très bavard en spectacle. On a cru au miracle quand il a salué en français le public du Centre Bell, il y a deux ans. Mais les dernières fois qu’on l’a vu, il s’investissait pleinement dans sa musique.

Les compte rendus de ses plus récents concerts californiens nous apprennent que Bob Dylan se cantonne derrière son piano électrique comme il l’avait fait au Centre Bell le 8 novembre 2006. Par la suite, le magazine The Improper Boston a laissé entendre qu’il ne jouait plus de guitare parce qu’il
souffrait.

Pourtant, le 4 juillet 2007, à Wilfrid-Pelletier, où il n’avait pas mis les pieds depuis 1966, il a rebranché sa guitare électrique.

Chaque soir, Dylan sélectionne une quinzaine de chansons dans le plus vaste répertoire d’immortelles qui soit, le sien. Des dix-sept chansons qu’il a offertes au public du Festival de jazz la dernière fois, seulement sept étaient au programme huit mois plus tôt au Centre Bell.

Au rappel, il nous sert toujours deux gros canons, Like a Rolling Stone et Blowin’ In The Wind ou All Along The Watchtower. Puis il salue son public de la façon la plus classique qui soit, avec l’air de dire : «On se reverra bientôt.» Et il tient parole.

Les billets pour le concert de Bob Dylan au Centre Bell le 18 novembre seront mis en vente le samedi 27 septembre.

dimanche 2 août 2009

16 septembre 2008

It’s Alright, Ma (I’m Only Bleeding) - 1964



Tableau: Matisse, Le violoniste à la fenêtre, 1917-1918

It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding)
ALBUM : "BRINGIN' IT ALL BACK HOME" – 1965

http://www.youtube.com/watch?v=2bjqYPH7rAo

La révolte exprimée dans Subterranean Homesick Blues a ici une expression plus imagée mais n'en est pas moins forte. Elle est heureusement adoucie par un humour provocateur : le vers qui parle du Président a toujours un grand succès. Les paroles sont renforcées par un accompagnement réduit au strict minimum.
Pendant la tournée de 1978, Dylan avait arrangé cette chanson avec une musique rock et des chœurs féminins, peut-être pour la rendre plus accessible. Il est revenu depuis à une version plus fidèle à l'original.

I
Darkness at the break of noon
Shadows even the silver spoon
The handmade blade, the child's balloon
Eclipses both the sun and moon
To understand you know too soon
There is no sense in trying.

I
L'obscurité quand midi éclate
Jette une ombre même sur la cuillère d'argent
La lame faite à la main, le ballon de l'enfant
Eclipse le soleil et la lune
Comprendre - tu sais trop tôt
Que ça n'a pas de sens d'essayer.
Pointed threats, they bluff with scorn
Suicide remarks are torn
From the fool's gold mouthpiece
The hollow horn plays wasted words
Proves to warn
That he not busy being born
Is busy dying.

II
Menaces brandies, ils te bluffent avec mépris
On déchire les remarques suicides
Par le bec en or de l'idiot
Le cor au son creux joue des mots inutiles
Destinés à t'avertir
Que celui qui ne s'occupe pas de naître
S'occupe de mourir.

II
Temptation's page flies out the door
You follow, find yourself at war
Watch waterfalls of pity roar
You feel to moan but unlike before
You discover
That you'd just be
One more person crying.

II
La page de la tentation s'envole par la porte
Tu la suis, tu te retrouves à la guerre
Vois des torrents de pitié gronder
Tu voudrais gémir mais ce n'est plus comme avant
Tu découvres
Que tu ne serais
Qu'un de plus à pleurer.

III
So don't fear if you hear
A foreign sound to your ear
It's alright, Ma, I'm only sighing.

III
Alors n'aie pas peur si tu entends
Un bruit étranger à ton oreille
Ca va bien, M'man, je soupire c'est tout.

IV
As some warn victory, some downfall
Private reasons great or small
Can be seen in the eyes of those that call
To make all that should be killed to crawl
While others say don't hate nothing at all
Except hatred.

V
Quand certains annoncent la victoire, d'autres la ruine
Des motifs personnels, élevés ou bas
Se lisent dans les yeux de ceux qui appellent
A faire ramper tous ceux qu'on devrait tuer
Pendant que d'autres disent ne haïssez rien
Que la haine.

V
Disillusioned words like bullets bark
As human gods aim for their mark
Made everything from toy guns that spark
To flesh-colored Christs that glow in the dark
It's easy to see without looking too far
That not much
Is really sacred.

VI
Des mots sans illusion comme des balles aboient
Tandis que des dieux humains visent leur cible
Ils ont tout fait, depuis les fusils d’enfants qui crachent des étincelles
Jusqu’aux Christs couleur chair qui brillent dans le noir
Pas besoin de regarder bien loin pour voir
Que peu de choses
Sont vraiment sacrées.

VII
While preachers preach of evil fates
Teachers teach that knowledge waits
Can lead to hundred-dollar plates
Goodness hides behind its gates
But even the president of the United States
Sometimes must have
To stand naked.

VII
Quand les prêcheurs prêchent des destins d’enfer
Les enseignants enseignent qu'être à l'affût du savoir
Peut te conduire aux plaques de cent dollars
La bonté se cache derrière ses grilles
Mais même le président des Etats-Unis
Doit quelquefois
Se tenir nu.

VIII
An' though the rules of the road have been lodged
It's only people's games that you got to dodge
And it's alright, Ma, I can make it.

VIII
Et bien que les codes de la route aient été déposés
Ce ne sont que les jeux des gens que tu dois éviter
Et ça va bien, M'man, je peux y arriver.

IX
Advertising signs that con you
Into thinking you're the one
That can do what's never been done
That can win what's never been won
Meantime life outside goes on
All around you.

IX
Des panneaux publicitaires te trompent
Te font penser que tu es celui
Qui peut faire ce qui n’a jamais été fait
Gagné ce qui n’a jamais été gagné
Et pendant ce temps la vie dehors continue
Tout autour de toi.

X
You lose yourself, you reappear
You suddenly find you got nothing to fear
Alone you stand with nobody near
When a trembling distant voice, unclear
Startles your sleeping ears to hear
That somebody thinks
They really found you.

X
Tu te perds, tu réapparais
Soudain tu découvres que tu n’as rien à craindre
Tu es tout seul – personne à tes côtés
Quand une voix tremblante et lointaine, confuse,
Affole tes oreilles endormies, tu entends
Que quelqu’un pense
Qu’ils t’ont vraiment découvert.

XI
A question in your nerves is lit
Yet you know there is no answer fit to satisfy
Insure you not to quit
To keep it in your mind and not fergit
That it is not he or she or them or it
That you belong to.

XI
Une question s’allume dans ton système nerveux
Pourtant tu sais qu’il n’y a pas de réponse satisfaisante
Qui t’assure que tu ne laisseras pas tomber
Que tu garderas à l’esprit et n’oublieras pas
Que ce n’est pas à lui, à elle, à eux, à ça
Que tu appartiens.

XII
Although the masters make the rules
For the wise men and the fools
I got nothing, Ma, to live up to.

XII
Et bien que les maîtres fassent les lois
Pour les sages et pour les idiots
Je n’ai rien, M'man, sur quoi vivre.

XIII
For them that must obey authority
That they do not respect in any degree
Who despise their jobs, their destinies
Speak jealously of them that are free
Cultivate their flowers to be
Nothing more than something
They invest in.

XIII
Pour ceux qui obéissent à une autorité
Qu'ils ne respectent d'aucune façon
Qui méprisent leurs jobs, leurs destinées
Parlent avec envie de ceux qui sont libres
Cultivent leurs fleurs afin d'être
Rien de plus qu'une chose
Où investir.

XIV
While some on principles baptized
To strict party platform ties
Social clubs in drag disguise
Outsiders they can freely criticize
Tell nothing except who to idolize
And then say God bless him.

XIV
Alors que certains baptisés de principes
A de strictes réceptions d'estrade se lient
Des associations travesties
En coulisse ils critiquent sans gêne
Ne disent rien à part qui idolâtrer
Puis disent Dieu le bénisse.

XV
While one who sings with his tongue on fire
Gargles in the rat race choir
Bent out of shape from society's pliers
Cares not to come up any higher
But rather get you down in the hole
That he's in.

XV
Alors que celui qui chante sa langue en feu
Se gargarise dans le chœur course du rat
Tordu en tout sens par les pinces sociétales
Se moque de grimper tant soit plus
Mais préférerait te descendre dans le trou
Où il se trouve.

XVI
But I mean no harm nor put fault
On anyone that lives in a vault
But it's alright, Ma, if I can't please him.

XVI
Mais je ne veux de mal ni de reproche
A quiconque vivant dans un caveau
Mais ça va, M'man, si je lui plais pas.

XVII
Old lady judges watch people in pairs
Limited in sex, they dare
To push fake morals, insult and stare
While money doesn't talk, it swears
Obscenity, who really cares
Propaganda, all is phony.

XVII
De vieilles dames juges épient les gens en couple
Restreintes du sexe, elles osent
Promouvoir leurs fausses morales, insulter, dévisager
Bien que l'argent ne parle pas, il jure
L'obscénité, qui s'en soucie
La propagande, tout est faussé.

XVIII
While them that defend what they cannot see
With a killer's pride, security
It blows the minds most bitterly
For them that think death's honesty
Won't fall upon them naturally
Life sometimes
Must get lonely.

XVIII
Tandis que ceux qui défendent ce qu'ils ne voient pas
Avec un orgueil de tueur, la sécurité
C'est hallucinant de cruauté
Pour ceux qui croient que la sincérité de la mort
Ne leur tombera pas dessus naturellement
Parfois la vie
Finit par sembler solitaire.

XIX
My eyes collide head-on with stuffed graveyards
False gods, I scuff
At pettiness which plays so rough
Walk upside-down inside handcuffs
Kick my legs to crash it off
Say okay, I have had enough
What else can you show me?

XIX
Mes yeux heurtent de front des cimetières bourrés
De faux dieux, j'érafle
Cette mesquinerie qui la joue si dure
Marche à l'envers dans des menottes
Un coup dans les jambes me fait m'écraser
Bon ça va, j'en ai eu assez
Qu'avez-vous d'autre à me montrer?

XX
And if my thought-dreams could be seen
They'd probably put my head in a guillotine
But it's alright, Ma, it's life, and life only.

XX
Et si mes rêves profonds pouvaient se voir
Ils me mettraient sans doute la tête sous la guillotine
Mais ça va, M'man, c’est la vie, rien que la vie.

Traduction de Gérard Poillet et François Guillez, notes de François Guillez
www.bobdylan-fr

http://www.youtube.com/watch?v=RiLHskGF710
Munich 2003